Vision
Je considère que la créativité est une énergie vitale présente en chaque individu. Elle est innée, naturelle, mais trop souvent inhibée, bloquée ou reléguée aux marges : elle est perçue comme un loisir, une activité de détente, voire comme un privilège à s’accorder à la retraite. Pourtant, elle constitue le fondement même de notre capacité à nous adapter, à nous transformer et à agir sur le monde.
La créativité est aujourd’hui reconnue comme une compétence essentielle. Selon le World Economic Forum, elle figure parmi les trois compétences les plus importantes du XXIe siècle, aux côtés de la résolution de problèmes complexes et de la pensée critique (Future of Jobs Report, WEF, 2016, 2020). L’OCDE, dans son cadre de compétences transversales (OECD Learning Compass 2030), la désigne comme un levier fondamental d’apprentissage, d’innovation et d’épanouissement.
Ma démarche s’inscrit dans cette conscience de l’urgence à replacer la créativité au cœur de nos pratiques humaines. Elle se déploie à la croisée de trois domaines où la créativité est à la fois explorée, mobilisée et valorisée :
L’art, comme forme d’expression, de transformation et de reconnexion à soi ;
La recherche sensible, comme exploration de l’expérience, de l’intuition et du processus ;
L’entrepreneuriat, comme passage à l’action, mise en forme et transformation du monde.
C’est dans cette triangulation que j’ai développé ce que je nomme l’art entrepreneurial : une pratique créative intégrée, libre, vivante, appliquée, qui relie l’expression à l’incarnation, l’intériorité à la matière, et la recherche à la réalisation concrète.
La créativité comme énergie vitale et enjeu de société
La créativité est avant tout une énergie vivante. Elle se manifeste naturellement chez l’enfant par le jeu, l’imagination, la curiosité, le désir de transformer le monde. Elle n’est pas un ajout ou un luxe, mais un moteur fondamental de vitalité, d’exploration, de lien et d’adaptation. Elle est au cœur de l’élan de vie.
Pourtant, cette force est très souvent bloquée. Les systèmes éducatifs traditionnels valorisent la répétition, la performance, les bonnes réponses, au détriment du doute, de l’expérimentation et de la pensée divergente. Les normes sociales renforcent la peur de se tromper, de dépasser le cadre, d’être jugé. La logique de rentabilité imposée dans les entreprises et les institutions limite l’espace pour l’exploration, le temps long, l’erreur, le vide fécond. Ce climat empêche la créativité de circuler librement.
Cette inhibition de l’énergie créative a des conséquences profondes. Sur le plan individuel, elle entraîne une perte de sens, une diminution de la motivation, une déconnexion d’avec soi-même. Sur le plan collectif, elle freine la capacité à innover, à s’adapter, à faire face aux crises et aux transformations contemporaines.
Revaloriser la créativité, c’est donc bien plus que favoriser l’expression de soi. C’est permettre l’émergence d’une pensée vivante, sensible, ouverte et constructive. C’est redonner à chacun la possibilité d’habiter pleinement son rôle dans la société, d’y apporter une contribution singulière. C’est aussi, à une échelle plus large, encourager des sociétés plus résilientes, plus solidaires, plus créatives dans leur façon d’imaginer l’avenir.
Pour cela, il est essentiel de recréer des espaces, des pratiques et des méthodes qui rendent à la créativité sa place centrale. L’une de ces voies passe par ce que je nomme l’art entrepreneurial.
L'art entrepreneurial : une pratique de déblocage, d'alignement et d'incarnation
L’art entrepreneurial est une pratique d’engagement profond envers soi-même, les autres et le monde. Il ne s’agit pas simplement de créer une œuvre, mais d’entrer dans un processus complet, organique, fluide, où l’expression devient un outil de transformation, et où cette transformation s’ancre dans la matière autant que dans la réalité concrète.
Je conçois l’art dans son sens le plus large : arts visuels, musique, danse, écriture, modelage… Ce qui importe, c’est le lien vivant entre la personne et la matière. Ce lien n’est ni imposé ni dirigé : il émerge d’un mouvement intérieur, d’une connexion intuitive à une forme, à une couleur, à un geste. Ce processus est à la fois personnel et universel.
Mais cette approche ne s’arrête pas à la création. Elle se prolonge dans une démarche entrepreneuriale — c’est-à-dire une volonté d’inscrire sa démarche dans le monde. L’art devient alors un levier d’action, de prise de parole, de transmission, et aussi, potentiellement, de rémunération. Il ne s’agit pas de soumettre l’art à la logique marchande, mais de reconnaître que faire circuler son travail, le rendre visible, le partager, le vendre, fait partie du cycle de création. Cela permet de boucler la boucle : transformer un mouvement intérieur en un impact extérieur.
Les étapes du processus de l’art entrepreneurial
L’intention profonde
Créer quelque chose que l’on aime, dont on est fier. C’est un engagement intérieur, sincère, porté par le désir d’exister à travers un geste.
Créer quelque chose que l’on aime, dont on est fier. C’est un engagement intérieur, sincère, porté par le désir d’exister à travers un geste.
L’audace de se lancer
Poser un premier acte, même maladroit. Entrer dans le processus sans garantie, avec vulnérabilité et courage.
Poser un premier acte, même maladroit. Entrer dans le processus sans garantie, avec vulnérabilité et courage.
Le passage par le vide
Se libérer des attentes, des modèles extérieurs. Accueillir l’incertitude et créer à partir d’un espace intérieur ouvert.
Se libérer des attentes, des modèles extérieurs. Accueillir l’incertitude et créer à partir d’un espace intérieur ouvert.
L’exploration intuitive de la matière
Laisser émerger une affinité avec certaines matières ou médiums. Créer un lien intime entre soi et la matière, qui devient support d’expression.
Laisser émerger une affinité avec certaines matières ou médiums. Créer un lien intime entre soi et la matière, qui devient support d’expression.
Le processus d’essai-erreur
Naviguer à travers les ajustements, les résistances, les ratés. C’est une traversée où les blocages révèlent des chemins d’accès au potentiel créatif.
Naviguer à travers les ajustements, les résistances, les ratés. C’est une traversée où les blocages révèlent des chemins d’accès au potentiel créatif.
Le regard réflexif
Observer sa démarche, écrire, comprendre ses choix. C’est ce regard qui structure la pensée, qui permet la conscience de sa singularité.
Observer sa démarche, écrire, comprendre ses choix. C’est ce regard qui structure la pensée, qui permet la conscience de sa singularité.
Le dévoilement au monde
Oser rendre visible son travail. Présenter ce que l’on fait, même si c’est imparfait, pour l’ancrer dans une réalité collective.
Oser rendre visible son travail. Présenter ce que l’on fait, même si c’est imparfait, pour l’ancrer dans une réalité collective.
La persévérance dans la mise en relation
Continuer à montrer, à ajuster, à partager. C’est par cette persévérance qu’on finit par rencontrer sa niche — ceux avec qui le travail résonne véritablement.
Continuer à montrer, à ajuster, à partager. C’est par cette persévérance qu’on finit par rencontrer sa niche — ceux avec qui le travail résonne véritablement.
La reconnaissance financière
Lorsque ce qui est proposé trouve sa place, une reconnaissance peut émerger, y compris sous forme financière. Elle valide non seulement la valeur du geste, mais aussi son utilité dans le monde.
Lorsque ce qui est proposé trouve sa place, une reconnaissance peut émerger, y compris sous forme financière. Elle valide non seulement la valeur du geste, mais aussi son utilité dans le monde.